Pris entre texte et hors-texte, le paratexte fait partie du texte et en même temps n'en fait pas partie. Il est une zone indécise entre le dedans et le dehors du texte, une sorte de seuil que tout un chacun pourrait franchir, ou sur lequel rebrousser chemin. Mais c'est une frange du texte imprimé qui, en réalité, en commande toute la lecture. De plus, en ce qui concerne la traduction, le paratexte en constitue l'étayage afin d'accomplir la translation littéraire. C'est dire le rôle plus qu'important du paratexte. Notre étude a pour objectif d'activer la critique des traductions, et d'en rechercher les critères. Son rôle consisterait à dévoiler la spécificité du texte de départ, comme à respecter la communication pour l'harmonie entre cultures.
Afin de maintenir l'objectivité de la description du critique, il est indispensable d'annalyser minutieusement le texte original et de le confronter à ses traductions. C'est pourquoi dans cet article, nous avons confronté et analysé deux traductions (celles de Lim Hee-Gun et de Lee Dong-Ryul) du Père Goriot d'Honoré de Balzac, ouvrage qui occupe une place notable dans l'histoire de la littérature française du ⅩⅨe siècle. Nous nous sommes appuyé sur les éléments paratextuels suivants en tant que critères de la critique des traductions, abordés selon leur proximité décroissante avec le texte : le titre (constituant souvent la première approche que le lecteur a du texte et formant une synthèse des intentions de l'auteur, à valeur de clé interprétative), l'avant-propos et la dédicace (le premier est destiné à proposer directement une direction de lecture et comprend les réflexions de l'auteur, l'origine et la structure du texte, alors que l'auteur, au moyen de la seconde, exprime un certain sentiment de solidarité spirituelle, artistique avec une grande personnalité), la note (les notes du texte de départ se révèlent utiles au traducteur pour une compréhension plus fine, notamment sur les questions lexicales, tandis que les notes du traducteur s'avèrent parfois nécessaires pour clarifier des allusions à des faits sociaux, historiques ou culturels du pays d'origine), la postface du traducteur (où celui-ci énonce ses vues sur le langage et la littérature, propose un commentaire de l'œuvre, évoque la vie de l'auteur, les difficultés particulières posées par l'œuvre, ses position et méthodologie traductives, l'altération inévitable du texte source...). À l'aide de ces éléments, nous avons tenté de voir si les traducteurs avaient saisi cette œuvre au plus près, et s'ils avaient recouru à d'autres moyens accessoires adaptés, visant à une meilleure appréhension de l'œuvre par les lecteurs.
La traduction de Lim Hee-Gun comporte beaucoup de notes du traducteur en vue de faciliter la compréhension des lecteurs, tandis que l'avantage de celle de Lee Dong-Ryul tient sa fidélité à l'œuvre source ainsi qu'à une formulation adaptée dans la langue d'arrivée en se fondant sur un examen minutieux des notes du texte de départ en comparaison des autres traductions.
Traduire aboutit à une connaissance approfondie, à une lecture critique de l'œuvre; on peut dire que la traduction en est ainsi une espèce de commentaire. Il faudrait en outre des explications supplémentaires, c'est-à-dire une intervention du traducteur, qui joue le rôle de médiateur entre langues, cultures, idéologies, arts différents. Ce paratexte, en sa qualité d'étayage de la traduction, fraye les voies de potentiels interprétatifs et de lectures délicates, profondes, en sorte qu'il devrait constamment être recherché, puis enrichi à nouveau pour des traductions de qualité accrue non seulement par des praticiens de la traduction, mais aussi par des critiques des traductions.