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L'objet de nortre article est d'etudier l'emergence du moi litteraire et les differentes modes de l'etre de celui-ci depuis le siecle des Lumieres jusqu' aujourd'hui.
Le moi litteraire comme entite de l'ecriture change de tonalite selon les epoques. Les oeuvres litteraires du siecle des Lumieres sont associees a la notion de mimesis. La Poetique d'Aristote la prend pour la fabrication d’un nouvel objet, autonome par rapport a son modele reel. Or parfois on l’a reduite a n’etre qu’une copie du reel, parfois on a etendu sa specificite au-dela des limites fixees par Aristote. La decouverte de la raison et de l'individu comme base de la nouvelle societe par les penseurs du siecle des Lumieres et la Revolution francaise de 1798 influencent l'avenement du moi litteraire comme sujet de l'ecriture.
Or, l'individu et la societe, emanant des Lumieres et de la Revolution, fragilise l'homme. La destruction de la nature du monde invisible - le “desenchantement” - incite les activites litteraires et artistiques d'une maniere nouvelle. A cette fois-ci, l'outil de la litterature est l'ecrivain lui-meme avec ses reves, son enfance, sa Nature originelle, ses fantasmes et aussi avec ses souffrances, sa solitude, sa nostalgie, etc. Bref, une sorte de la conscience malheureuse, qui n'est rien d'autre que le moi litteraire, annonce la veritable mouvement de la litterature. Les passages de Nerval, par exemple, comme “je suis le tenebreux, le veuf, l'inconsole” laisse entenre clairement le caractere de ce moi. La creation proprement dit commence ainsi dans l'histoire de la litterature. Le moi litteraire est “comme Dieu dans l’univers, present partout et visible nulle part. L’art etant une seconde nature, le createur de cette nature-la doit agir par des procedes analogues.”
Mais les mouvements des pensees modernes menes par Lacan, Derrida, Deleuze, Blanchot, Foucault changent les caracteristiques du moi decouvert par les penseurs des Lumieres, renforce par les romantiques, par consequent la nature de la litterature. Par exemple, pour Deleuze et Blanchot, la litterature n'a pas d'objet ni de sujet, ne represente rien, et ne doit pas etre enfermee dans la cloture du signifiant, de la langue. Cela suppose la dispersion ou l'elusion du sujet-moi. D'ou le concept du moi comme impersonnel qui efface la vie de telle individualite au profit de la vie singuliere immanente a un homme. L'expression (la litterature) ne represente pas le contenu (le reel), elle invente de nouvelles possibilites de vie. La litterature opere une decomposition ou une destruction de la langue maternelle, pour favoriser “le passage de la vie dans le langage qui constitue les Idees.”
En resume, les differentes modes de l'etre du moi litteraire depuis le siecle des Lumieres jusqu'a Deleuze sont les elements cles pour comprendre le changement radical de la situation totale de la litteature d'aujourd'hui : l'oeuvre, l'auteur, le lecteur, le monde (la realite).