Cette deuxieme partie sur les dialectes francais concerne principalement les dialectes d'oil, un des parlers romans francais. Pour ce faire, nous avons d'abord defini le terme roman et les langues romanes generales, ainsi que le roman francais. Nous avons ensuite traite des parlers d'oil, tout particulierement deux principaux parlers, a savoir le francien et le picard : Nous definissons tout d'abord les langues romanes comme des idiomes qui perpetuent le latin sur le territoire de la 'Romania ancienne', zones d'Europe latinisees par l'Empire romain : ces langues romanes sont l'italien, le francais, l'espagnol, le roumain, le portugais, etc. Nous rappellons egalement l'origine du terme latin, dialecte du Latium - d'ou son nom -, petit pays situe sur la cote de la mer tyrrhenienne, a l'ouest de l'Italie. Nous faisons brievement etat des langues romanes francaises, celles appartenant principalement au Gallo-Roman, a savoir les dialectes d'oil, les dialectes d'oc et les dialectes francoprovencaux. A cote de ces trois principaux parlers, nous faisons etat egalement du catalan (appartenant a l'Ibero-Roman) et du corse (appartenant a l'Italo-Roman). S'agissant des dialectes d'oil, nous n'avons donc pas traite d'autres dialectes romans francais qui feront l'objet de notre prochaine etude. Pour ce qui concerne les parlers d'oil, on peut schematiquement distinguer la zone d'oil en cinq grandes parties : la zone francique au nord (picard, haut-normand...), la zone burgonde a l'est (franc-comtois, dialecte de transition avec la zone francoprovencale), la zone centrale (francien, orleanais), la zone armorique a l'ouest (gallo, bas-normand) et la zone poitevin-santongeais plus au sud (dialecte de transition avec la zone d'oc). Ces zones correspondent approximativememt au territoire occupe par les Francs (et aussi par les Burgondes), dont l'influence linguistique sur la langue ete considerable. Nous resumons donc que, essentiellement pour la zone d'oil, l'influence germanique - surtout franque -, a laisse des traces perceptibles, notamment dans le nord pour le francien qui allait devenir le francais : c'est sur le vocabulaire, sur l'ordre des mots sur la prononciation de la langue parlee dans le nord que s'est notamment fait sentir l'influence franque. D'autre part, parmi les dialectes d'oil, ceux du nord (notamment le picard) sont ceux qui se differencient le mieux du francien. Ainsi, face au francien, le picard a pu apparaitre au Moyen Age comme un serieux rival ayant des chances de devenir la langue commune, car c'etait une langue de chancellerie dans le nord qui jouissait notamment aux XIIIe et XIVe siecles d'un grand prestige litteraire. Sans pretendre vouloir caracteriser le picard par rapport au francais, il est interessant de remarquer que sur certains points au moins le picard et le francais semblent avoir eu l'esprit de contradiction : le picard, en effet, dit canter. kerval, canchon et vaque, la ou le francais (francien) prononce chanter, cheval, chanson et vache. En revanche, pour cerf et cite, on a, en picard, cherf et chite. Par ailleurs, nous remarquons aussi que les parlers d'oil se reduisent plus irremediablement qu'ailleurs ; car plus proches du dialecte dominant, celui de l'Ile-de-France, c'est-a-dire le francien, langue officielle, les dialectes d'oil ont ete en quelque sorte infiltres par ce dernier : etant geographiquement proches de cette region, la plupart des parlers d'oil sont fortement influences par la francisation. Nous notons par ailleurs qu'en France, le discours antipatois est toujours reste tres profond chez les dirigeants politiques. Or, depuis 1981, le discours sur cet epineux sujet a beaucoup evolue dans ce pays.57) Pour ce qui est des droits des langues regionales, les textes juridiques n'en parlent que tres peu. Toutefois, la tendance actuelle est a elargir le droit a la difference et a reconnaitre la specificite de ces langues regionales, surtout depuis l'etablissement, le 7 mai 1999, de la Charte europeenne des langues regionales et minoritaires. Il est vrai que les dialectes sont en voie de disparition ; ils survivent vaillamment dans les campagnes par les populations agees, alors que leur usage baisse fortement dans les agglomerations urbaines. Or, les arguments culturels aussi bien que linguistiques sont irrefutables : comment comprendre l'histoire et la culture d'une region empreinte de tant de particularisme si l'on perd son support essentiel, sa langue ? Les dialectes, langue de France, sont en effet un riche patrimoine culturel et linguistique qui contribue au rayonnement de ce pays. Ils sont donc un moyen pour les Francais de comprendre leur passe, d'eclairer leur present et de percevoir leur avenir. Ceci est aussi appliquable pour les apprenants du francais, langue etrangere, pour qui les dialectes francais constituent un reflet culturel et linguistique sur la socio-culture francaise actuelle.