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Roger Caillois fait croiser une immensite de savoir : la mythologie, la zoologie, la mineralogie, l'anthropologie, la sociologie, l'esthetique, le fantastique, la poesie..., ce qui fait de lui un genre bien unique auquel n'appartient que lui seul.
Deja cet apercu laisse entrevoir une des caracteristiques de ses ecrits : presence abondante des donnees scientifiques. En effet, des le debut de sa carriere d'ecrivain, il a montre un interet particulier pour les sciences de la nature dont la rigueur et l'objectivite, selon lui, s'imposent autant dans le domaine de l'art.
Nous avons essaye ici d'analyser un de ses premiers livres, Le mythe et l'homme, pour cerner sa facon d'argumenter qui consiste en une sorte d'osmose entre pensee irrationnelle et pensee scientifique. Une telle entreprise bien audacieuse evidemment a ses defauts avec ses merites. Nous avons essaye egalement de les formuler.
Roger Caillois critique vivement la metaphysique, la psychanalyse et meme la litterature. Ces disciplines sont toutes inaptes a une recherche rigoureuse de l'imaginaire. Il se tourne des lors vers les methodes et les savoirs scientifiques, plus particulierement la biologie : “si l'on veut apprehender la fonction ultime des mythes, il semble bien qu'il faille (...) s'adresser a la biologie en interpretant au besoin le sens de ses donnees par leur repercussions dans le psychisme humain”.
Le mythe et l'homme (1938) est un premier livre important qu'il a ecrit dans cet esprit. En y etudiant minutieusement, au besoin scientifiquement, tout ce qui concerne la mante religieuse (depuis ses aspects etymologiques et ethnologiques jusqu'a ses apparences et ses moeurs), il tente de la lier avec l'affectivite et l'imaginaire de l'homme. Mais ce qu'il souligne surtout, c'est la ressemblance entre les moeurs nuptiales de cet insecte et le complexe de castration, universellement repandu comme motif mythique. D'ou cette conclusion surprenante : “du comportement de l'insecte a la conscience de l'homme, dans cet univers le chemin est continu. La mante devore son male pendant le coit, l'homme imagine que des creatures feminines le devoreront apres l'avoir attire dans leurs bras. Il y a la difference de l'acte a la representation, mais la meme orientation biologique organise le parallelisme et determine la convergence.”
Pourtant les discours de Caillois ne sont pas toujours a la hauteur de ses exigences et pretentions. Ils comportent tantot des inexactitudes de la connaissance scientifique, tantot des syllogismes incomplets, tantot de pures conjectures. Comme A.-E. Halpern l'affirme, c'est une argumentation ambigue qui est “sterile pour les sciences de la nature”.
Malgre les objections qu'on peut formuler quant a la scientificite de ses propos, il est indeniable qu'il a esquisse une nouvelle maniere d'apprehender l'origine et le secret du mythe. C'etait un projet audacieux qui a donne lieu a des idees fertiles et stimulantes. Partant de la pensee analogique, il a tente d'etablir un pont entre le monde et l'imaginaire, entre la raison et le residu irrationnel. Il s'agit d'une entreprise qui depasse les cadres de la pure raison pour offrir une vue synthetique des phenomenes de l'imaginaire. On aurait tort de la sous-estimer.
Deja cet apercu laisse entrevoir une des caracteristiques de ses ecrits : presence abondante des donnees scientifiques. En effet, des le debut de sa carriere d'ecrivain, il a montre un interet particulier pour les sciences de la nature dont la rigueur et l'objectivite, selon lui, s'imposent autant dans le domaine de l'art.
Nous avons essaye ici d'analyser un de ses premiers livres, Le mythe et l'homme, pour cerner sa facon d'argumenter qui consiste en une sorte d'osmose entre pensee irrationnelle et pensee scientifique. Une telle entreprise bien audacieuse evidemment a ses defauts avec ses merites. Nous avons essaye egalement de les formuler.
Roger Caillois critique vivement la metaphysique, la psychanalyse et meme la litterature. Ces disciplines sont toutes inaptes a une recherche rigoureuse de l'imaginaire. Il se tourne des lors vers les methodes et les savoirs scientifiques, plus particulierement la biologie : “si l'on veut apprehender la fonction ultime des mythes, il semble bien qu'il faille (...) s'adresser a la biologie en interpretant au besoin le sens de ses donnees par leur repercussions dans le psychisme humain”.
Le mythe et l'homme (1938) est un premier livre important qu'il a ecrit dans cet esprit. En y etudiant minutieusement, au besoin scientifiquement, tout ce qui concerne la mante religieuse (depuis ses aspects etymologiques et ethnologiques jusqu'a ses apparences et ses moeurs), il tente de la lier avec l'affectivite et l'imaginaire de l'homme. Mais ce qu'il souligne surtout, c'est la ressemblance entre les moeurs nuptiales de cet insecte et le complexe de castration, universellement repandu comme motif mythique. D'ou cette conclusion surprenante : “du comportement de l'insecte a la conscience de l'homme, dans cet univers le chemin est continu. La mante devore son male pendant le coit, l'homme imagine que des creatures feminines le devoreront apres l'avoir attire dans leurs bras. Il y a la difference de l'acte a la representation, mais la meme orientation biologique organise le parallelisme et determine la convergence.”
Pourtant les discours de Caillois ne sont pas toujours a la hauteur de ses exigences et pretentions. Ils comportent tantot des inexactitudes de la connaissance scientifique, tantot des syllogismes incomplets, tantot de pures conjectures. Comme A.-E. Halpern l'affirme, c'est une argumentation ambigue qui est “sterile pour les sciences de la nature”.
Malgre les objections qu'on peut formuler quant a la scientificite de ses propos, il est indeniable qu'il a esquisse une nouvelle maniere d'apprehender l'origine et le secret du mythe. C'etait un projet audacieux qui a donne lieu a des idees fertiles et stimulantes. Partant de la pensee analogique, il a tente d'etablir un pont entre le monde et l'imaginaire, entre la raison et le residu irrationnel. Il s'agit d'une entreprise qui depasse les cadres de la pure raison pour offrir une vue synthetique des phenomenes de l'imaginaire. On aurait tort de la sous-estimer.
목차
1. 들어가는 말
2. 당대의 지적 풍토에 대한 비판
3. 신화 그리고 생물학의 도입
4. 사마귀
5. 비판적 검토
6. 맺는 말
참고문헌
〈Resume〉
참고문헌 (9)
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